Ta main et tes yeux


Un coeur, un regard, et le monde peut changer

Un geste, un évènement et rien n’est plus pareil

Un sourire qui s’envole comme un blond soleil

Une main tendue que l’on peut enfin attraper

.

Belle la vie avec toi qui nous emmène là-bas

Vers un ailleurs où coulerait un doux bonheur

Une sensation, tendresse accrue, de la couleur

Un avant-après, arc-en-ciel d’après un ciel bas

.

Court, court mon coeur sur ton large chemin

Ta main, confiance dans un futur, un demain

Tes yeux, le fil qui nous relie à chaque instant

Tes lèvres, doux nectar enivrant et excitant

.

Un coeur, un regard, et tout est différent

Un geste, un sourire, et vient le moment

De se dire les choses qu’on ressent vraiment

De se dire ce sentiment si troublant

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Le vieux chat et la jeune souris


Une jeune Souris, de peu d’expérience,
Crut fléchir un vieux Chat  implorant sa clémence,
Et payant de raisons le Raminagrobis :
               Laissez-moi vivre : une Souris
               De ma taille et de ma dépense
               Est-elle à charge en ce logis?
               Affamerais-je, à votre avis,
               L’Hôte, l’Hôtesse, et tout leur monde ?
               D’un grain de blé je me nourris ;
               Une noix me rend toute ronde.
A présent je suis maigre ; attendez quelque temps
Réservez ce repas à Messieurs vos Enfants.
Ainsi parlait au Chat la souris attrapée.
               L’autre lui dit : Tu t’es trompée :
Est-ce à moi que l’on tient de semblables discours ?
Tu gagnerais autant à parler à des sourds.
Chat et vieux pardonner ? cela n’arrive guères.
               Selon ces lois descends là-bas,
               Meurs, et va-t-en tout de ce pas,
               Haranguer les sœurs Filandières :
Mes Enfants trouveront assez d’autres repas."
               Il tint parole ; et, pour ma fable,
Voici le sens moral qui peut y convenir :
La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir ;
               La vieillesse est impitoyable.

Jean de La Fontaine

L’invitation au voyage


Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
– Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Charles BAUDELAIRE

Toi…


Toi…

Mon amour, ma torture…
Dont l’absence me brûle le corps et l’âme…

Après ma mort, je m’envolerai, je te le jure…
Au-delà de ces monts et montagnes…

Je te retrouverai pour qu’enfin,
Nous puissions nous aimer, sécher nos larmes…

Et tu comprendras pourquoi,
Je me suis foudroyé de ton éternelle absence…

Tu renaîtras en moi,
Fidèle à cette image que tu inventas…

Je te volerai ta vérité profonde,
Pour que tu puisses enfin m’enlacer sans honte…

Tu t’abandonneras enfin à moi,
Et tu nous blottiras dans nos bras…

Moi, dont l’amour te faisait si peur,
Je te bercerai jusqu’à l’aurore de la nuit…

Consentants et baignés de crépuscules,
Nous deviendrons un seul être immatériel…

Et au cœur d’un halo aux mille reflets,
Nous rejoindrons la mer, celle de la tranquillité…

Un jour peut-être tu liras ces mots,
Qui sont les seuls témoins du dédale de nos drames.

Alors je braverai la colère des dieux,
Et je te retrouverai, quitte à en rejoindre les cieux…

Toi ma plus grande douleur,
Nous nous retrouverons, bien avant la dernière heure…

Toi, mon amour, ma torture…
On ne se quittera plus, oui, je te le jure…

A T…

.
Poésie affichée sur la Croix de Colomban (près de Thônes – 1691m)

Soleils couchants


Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.

La mélancolie
Berce de doux chants
Mon cœur qui s’oublie
Aux soleils couchants.

Et d’étranges rêves,
Comme des soleils
Couchants sur les grèves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
A des grands soleils
Couchants sur les grèves

Paul Verlaine

Bannières de mai



Aux branches claires des tilleuls
Meurt un maladif hallali.
Mais des chansons spirituelles
Voltigent parmi les groseilles.
Que notre sang rie en nos veines,
Voici s’enchevêtrer les vignes.
Le ciel est joli comme un ange.
L’azur et l’onde communient.
Je sors. Si un rayon me blesse
Je succomberai sur la mousse.
Qu’on patiente et qu’on s’ennuie
C’est trop simple. Fi de mes peines.
je veux que l’été dramatique
Me lie à son char de fortunes
Que par toi beaucoup, ô Nature,
– Ah moins seul et moins nul ! – je meure.
Au lieu que les Bergers, c’est drôle,
Meurent à peu près par le monde.
Je veux bien que les saisons m’usent.
A toi, Nature, je me rends ;
Et ma faim et toute ma soif.
Et, s’il te plaît, nourris, abreuve.
Rien de rien ne m’illusionne ;
C’est rire aux parents, qu’au soleil,
Mais moi je ne veux rire à rien ;
Et libre soit cette infortune.

Arthur Rimbaud, Derniers vers

Je vis, je meurs


Je vis, je meurs : je me brûle et me noie,
J’ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m’est et trop molle et trop dure,
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout en un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure,
Mon bien s’en va, et à jamais il dure,
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

Louise Labé,
Œuvres (1555)

Sensation


Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :

Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :

Mais l’amour infini me montera dans l’âme,

Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la nature, heureux comme avec une femme

.

 Arthur Rimbaud

Simples Images de demain


Un homme plus un homme un peuple plus un peuple
Et c’est l’humanité

Un homme et une femme et leur enfant entre eux
L’amour se perpétue

Sur l’heure de midi notre ombre se réduit
Socle d’une statue

Sur l’heure de midi le soleil noue la terre
Et l’on oublie la nuit

Du plus profond de l’herbe au gouffre du ciel clair
Chacun suit son chemin

Et le jour fait merveille entre des mains nouvelles
Dans l’avenir sans fin

L’homme aime son travail son travail et les siens
Par-delà les frontières

Par-delà le passé la femme fait le geste
D’allaiter son enfant

Et l’enfant recommence à penser désirer
Par le commencement

*

Toi aujourd’hui que j’aime par-delà moi-même
Comme la vie faite espérance

Tu multiplies mon cœur et mon corps et mes sens
Et la raison suprême

De croire que le temps n’efface pas la vie
Mais qu’il est la vie même.

Poèmes retrouvés — Paul Éluard

Romance du temps passé


En écoutant la sérénade,
Je regarde la pluie de minuit,
ma tristesse dans mon âme enfouie
tout doucement se tarit
Des gouttes d’eau scintillantes
se dissolvent dans l’ombre du temps
De tendres souvenirs se sont envolés
vers la lune de mes rêves d’antan
Des images des villes et des gens
s’estompent, s’effacent, englouties
et disparues dans la mer cruelle
avec le chant de la terre et du ciel

Đỗ Bình (poète vietnamien) traduit par Lê Mộng Nguyên

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