Les Noëls de mon enfance


SavedPicture-2014113022943.jpgC’était un noël pas blanc, jamais blanc. La neige, je crois bien que je ne l’ai jamais vue enfant si ce n’est sur les Pyrénées lors de mes deux classes de neige.

Un Noël, c’est forcément un Noël de couleurs, oui, les Noëls de mon enfance resteront pour moi ceux de la couleur avant tout. La première qui me vient, c’est le rouge associé à l’or. Le sapin est mis dans le salon. Petite, c’est à mes parents de le monter, car il est en plastique. Parfois, ce fut un véritable sapin. Oups, pardon, un pin ! C’était la cime d’un pin, et ça sentait la forêt. Il était toujours vert. Je ne comprenais pas pourquoi on disait que ses aiguilles étaient des feuilles, parce que si c’était des feuilles, elles seraient toutes douces et elles mourraient en virevoltant, portée par le vent. Je passais et repassais devant lui, je humais cette bonne odeur. Je ne pouvais m’empêcher de le toucher, son tronc, ses aiguilles. Il me fascinait, ce pin.

« Arrête de le caresser toutes les deux minutes, tu vas finir par faire tomber toutes ses aiguilles !! ». Mais c’était plus fort que moi.

Une fois le sapin installé en bonne place, on mettait le papier « aux étoiles » à ses pieds et on y installait la crèche. Ah, la crèche… Mon père en fabriqua une avec des tasseaux et des allumettes. Nous, pendant ce temps, avions cherché de la mousse pour la mettre sur le toit, et du foin, enfin de l’herbe séchée, pour mettre sur le grenier (je ne connais pas le mot !) au-dessus des bêtes. Enfin, c’était à nous de poser les santons, l’âne et le bœuf. Les rois mages étaient loin du sapin, ils avaient de la route à faire puisqu’ils n’arriveraient qu’après Noël.

Quand la crèche était finie, on passait à la décoration du sapin : les guirlandes toutes plus scintillantes les unes que les autres, les boules, et surtout l’étoile tout en haut du sapin. C’était le plus dur, car l’étoile ne voulait pas rester bien droite quand ce n’était pas le sapin qui ployait sous son poids…

Et une année, mon père a sorti quelque chose de plutôt laid d’une boite toute neuve. Il nous a demandé d’attendre avant de décorer le sapin car il voulait mettre ce fil électrique sur les branches. J’étais très sceptique sur le bon goût de mon père, même s’il y avait des petites boules en verre sur ce fil vert, mais en fille obéissante, je l’ai regardé installer la chose.

Puis il nous a demandé d’éteindre le lustre pendant qu’il branchait la chose. Et cette chose si laide est devenue féérique, les couleurs clignotaient, le sapin s’illuminait… C’était de la magie pure !! Quel bonheur que de voir ce sapin clignoter et mettre des couleurs tout partout dans le salon !

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Le sapin terminé, il nous fallait attendre. Quand je rentrais de l’école, j’aimais le voir s’allumer. Il faisait vibrer la maison. L’ambiance était vraiment différente. C’était l’ambiance de Noël, c’était l’ambiance pour les enfants. J’avais l’impression que lorsque la ville comme la maison était toute illuminée, c’était parce qu’on se mettait à l’heure des enfants.

Je me souviens d’un Noël dans les Vosges particulièrement. Les Noëls vosgiens, ça voulait dire voir toute la famille, même les sœurs de Grand-Papa que je ne voyais qu’à cette occasion. Le frère de Mamie, Tonton Charlot, je le voyais chaque fois qu’on partait en vacances chez eux, mais jamais mes grandes-tantes. D’ailleurs, c’étaient des grandes femmes qui m’impressionnaient, je dois bien le dire.

Cette année là, Mamie est venue me voir en me tendant un petit bonhomme fait dans une pâte que je ne connaissais pas. Elle me dit :

« Sais-tu qui c’est ?

– Non, je ne sais pas ! Et je ne sais pas ce que c’est non plus comme gâteau !

– C’est du pain d’épices, et le bonhomme, c’est Saint Nicolas. Tu le connais ?

– Ben… Euh..

– C’est Saint Nicolas, c’est lui qui amène les jouets aux enfants bien sages. Mais s’ils n’ont pas été sages, c’est le Père Fouettard qui vient, et avec son martinet ! Au fait, as-tu fait ta lettre au Père Noël ? »

– Oui, Mamie. Tu veux la voir ? »

cher pere noel

Quand arrive le jour du 24 Décembre, l’ambiance est électrique, survoltée même. Dans la cuisine, c’est une véritable fourmilière. Des tas de bonnes odeurs arrivent à mon nez. La bûche au chocolat est un gâteau roulé avec une crème au beurre. Avec le temps, elle sera au café, parfum préféré de la famille pour certains, et il y en aura une deuxième à la vanille, pour les irréductibles, mais toujours, toujours avec un nappage au chocolat. Je mets sur la bûche des petits sapins, des scies, des champignons. J’en mets tout partout parce que j’aime en avoir sur ma part, pour avoir le plaisir de lécher les figurines. Parfois, avec une fourchette, je fais genre « c’est une vraie bûche de bois, avec de l’écorce », Maman me dit que c’est beau sûrement pour me faire plaisir !!

La dinde est mise au four, ou le chapon, selon les années, selon le nombre de convives. Enfin arrive le moment de l’ouverture des huîtres. Je regarde mon père les ouvrir, avec les hommes présents. Je regarde ces pauvres petites choses ouvertes, je les plains. Je découvre même avec horreur que c’est vivant, que ça palpite encore et que c’est comme ça qu’on va les manger… Pardon, qu’ils vont les manger, parce que ça, pour moi, ça n’est jamais passé, et ça ne passera jamais !

Arrive le moment de mettre la table. Chacun fait quelque chose : la nappe, la belle nappe blanche ou rouge avec des étoiles blanches. La belle vaisselle est sortie, les couverts aussi. Puis sur le chemin de table, on pose les décorations, des perles, des bougies, des guirlandes. Sur le lustre, s’envolent des anges vers le ciel, anges qui nous regardent. Pour le plaisir, avant l’heure, on éteint la lampe et on allume bougies et sapins. La maison en est toute changée. C’est du plaisir à l’état pur.

Après la messe, nous pouvons rentrer à la maison. Parfois le Père Noël est passé, ce qui me ravit. Mais parfois aussi, nous n’allons pas à la messe qui est trop tardive et là, le Père Noël doit le savoir car il ne vient pas.

Nous passons à table. Le repas passe lentement, on prend le temps de parler tous ensemble, de rire. On met de côté ce qui ne va pas pour profiter de ce moment qui ne dure pas. Je trouve que ça s’éternise. Je voudrais tant que Papa Noël vienne tout de suite. Mais non, il faut aller se coucher, il passera dans la nuit. C’est qu’il est très occupé avec tous ces enfants dans le monde !

Le matin arrive, pardon, j’ai fini de dormir mais la nuit n’est pas finie. Je me lève sans faire de bruit, direction le sapin. Youpi ! Les cadeaux sont au pied du sapin !

« Maman !! Papa !! Debout !! Le Père Noël est passé !! »

Je ne suis pas la seule à être debout, mes sœurs aussi ! C’est l’effervescence ! Je tremble tant j’ai envie de savoir ce qu’il m’a apporté. J’espère que ce n’est pas une mandarine comme quand Papa et Maman étaient petits ! Non, c’est un jouet !! Ce n’est pas une Barbie, mais qu’importe, je suis tellement contente !

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Le sans-abri


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Un jour d’on ne sait où il est arrivé
Sur ce banc, domicile il s’est fixé
Chaque jour, il nous regardait vivre
Quand lui ne pensait qu’à survivre

Le temps s’est gâté,
La pluie s’en est mêlée,
Le froid, la neige, le gel…
Quelle douleur sous ce ciel !

Il a cherché un abri plus confortable
Lui l’oublié ne voulait plus avoir froid
Sur un pauvre carton si misérable
Il s’est couché, tout près d’un toit

Il a fermé les yeux, s’en est allé
Chercher un peu de réconfort
Il a fermé les yeux, a soupiré
Doucement s’est éteint dehors

On a juste retrouvé
Un bout d’éternité
Il nous a juste laissé
Un peu de culpabilité

Depuis ce jour-là, chaque matin,
Je ne peux m’empêcher de penser
A celui qui me tendait la main
Ne désirant qu’un peu de charité

Mon cœur souffre de son absence
Je m’étais habituée à sa présence
Aujourd’hui je prie pour lui chaque jour
Pour qu’il trouve tout là-haut de l’amour

Pardon à tous ceux qui ne pourront lire ce message, qui sont dehors dans la rue, dans le froid, sous la pluie et surtout que tout le monde oublie

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Les quatre bougies de l’Avent


Quatre bougies brûlaient lentement. Il régnait un tel silence que l’on pouvait entendre leur conversation.

La première dit : « Je suis la Paix ! Cependant, personne n’arrive à me maintenir allumée… Je crois bien que je vais m’éteindre…»

Sa flamme diminua peu à peu, et disparut.

La seconde dit : « Je suis la Foi ! Mais dorénavant, le monde pense que je ne suis plus indispensable… ça n’a pas de sens que je reste allumée plus longtemps ! » Et sitôt qu’elle eut fini de parler, une brise légère souffla sur elle et l’éteignit.

La troisième bougie se manifesta à son tour : « Je suis l’Amour ! Mais je n’ai plus de force pour rester allumée. Les gens me laissent de côté et ne comprennent pas mon importance. Ils oublient même d’aimer ceux qui sont proches d’eux… » Et sans un bruit, elle s’effaça à son tour.

Alors entra un enfant, qui vit les trois bougies éteintes.

« Mais pourquoi avez-vous cessé de brûler ? Vous deviez rester allumées jusqu’à la fin ! »

Et une larme glissa le long de sa joue…

Alors la quatrième bougie murmura:

« N’aies pas peur. Tant que j’ai ma flamme, nous pourrons rallumer les autres bougies. Je suis l’Espérance ! »

Alors, les yeux brillants, l’enfant pris la bougie de l’Espérance et ralluma les trois autres.

Puisse l’Espérance ne jamais s’éteindre en nos cœurs et propager la joie autour de nous !

Le marché de Noël


« Ca commençait avec les sapins. En allant à l’école, un matin, nous découvrions, dressés au coin des rues, ces cachets verts qui semblaient fermer la ville comme un grand paquet de Noël, à des centaines de coins et d’angles. Mais un beau jour elle finissait par éclater et des jouets, des noix, de la paille et des décorations d’arbres de Noëls jaillissaient de ses entrailles : c’était le marché de Noël. »

Walter Benjamin

Le temps des rêves


Le temps de l’Avent, c’est aussi de le temps d’avant Noël, le temps des désirs et des souhaits, le temps des rêves beaux (et enneigés, ndlr, lol).

Pour avancer sur notre chemin, nous avons besoin de rêver, à des possibles qui pourraient se réaliser, ou pas. Rêver c’est se donner un but et se donner les moyens de le réaliser. Parfois, rêver n’est que songerie qui embellit le quotidien envahi par le terre-à-terre, la course folle contre la montre dont on ne sort jamais vainqueur, par la nostalgie du passé ou l’inquiétude du lendemain.

citation paulo coelho

Le feu des étoiles


 

 

 

 

 

 

Quand on laisse mourir le feu de Noël, il n’y a plus qu’un moyen de le rallumer. C’est d’aller chercher le feu des étoiles.

Pierre Jakez Hélias

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Les bougies de la couronne


Sur la couronne de l’Avent, on place quatre bougies. Chaque dimanche du temps de l’Avent on en allume une de plus. Plus la fête approche, plus il y a de lumière. Les quatre bougies allumées sont le symbole de la lumière de Noël qui approche et qui apporte l’espoir et la paix.

L’origine des bougies de l’Avent, c’est l’initiative d’un pasteur allemand qui décida d’allumer chaque jour une bougie disposée sur une roue, pour marquer les 24 jours qui précédent Noël. La Couronne de l’Avent avec les bougies a été inventée par le pasteur Johann Heinrich Wichern (1808-1881). Éducateur et théologien de Hambourg. Chaque matin, un petit cierge de plus était allumé et, à chaque dimanche du temps de l’Avent un grand cierge. La coutume du temps de l’Avent n’a retenu que les grands.

Chacune de ces bougies symbolise les grandes étapes du salut avant la venue du Messie :

· La première représente le pardon accordé à Adam et Eve après la chute et qu’ils furent chassés du Paradis terrestre.

· La seconde évoque la foi d’Abraham et des Patriarches qui aspiraient à la Terre promise.

· La troisième est le symbole de la joie de David dont la lignée ne s’arrêtera jamais. Elle témoigne de l’alliance avec Dieu.

· La quatrième symbolise l’enseignement des prophètes qui annonçaient un règne de justice et de paix.

Aujourd’hui, nous sommes le troisième dimanche de l’Avent, c’est donc trois bougies que nous allumerons. Clignement d'œil

La rencontre


 

La rencontre se fait parfois surprenante, comme si le hasard faisait bien les choses. En fait il le fait bien…

Pendant l’Avent, nous nous préparons à la rencontre. Tout ce qu’on sait, c’est qu’elle aura lieu, et à la maison en plus (la maison, c’est nous), mais on ne sait pas quand… On ne sait pas qui non plus.

La rencontre peut se faire n’importe quand, à nous d’être prêt pour ça. Nous attendons, nous nous préparons avec impatience, avec désir d’y être déjà pour en profiter à fond. Ou alors nous avons tout programmé afin d’être tranquille quand ce jour arrivera et apprécier intensément cet évènement.

Bientôt le jour J, ne reste plus que quelques jours. Serons-nous prêts ? La table sera-t-elle belle ? Le festin à la hauteur ?

Sommes-nous les invités ou sommes-nous les hôtes ? Il faut penser à tout pour que cet instant soit magique, que la fête soit au rendez-vous. Chaque petit détail compte. Peut-être préférons-nous vivre dans le moment présent et voir le moment venu ? Ou au contraire sommes-nous très organisés, prévoyants ?

Autant de questions qui montrent comme nous sommes tous différents face à un même évènement. Et c’est génial ! Mais ce que je trouve de plus extraordinaire encore, c’est que les fins d’années sont des moments où l’on retrouve des moments de partage, de complicité, d’ouverture.

Ne me parlez pas du côté commercial, je ne veux même pas en entendre parler. Ce qui est important, c’est l’amour qui entoure tous ces moments de préparation à la fête !

La lettre


 La lettre est un évènement à elle toute seule ! Aujourd’hui, qui prend le temps de prendre une feuille de papier, sa plus belle plume et l’envoie par la poste ?

A l’heure des cybercartes et autres e-mails et textos, recevoir une lettre ça change tout. C’est du temps que la personne a passé rien que pour vous, du temps et de l’attention, de l’amour reçu dans une enveloppe que nombre de mains (et machines) ont manipulé pour que nous puissions la lire.

Et écrire, quelle aventure ! Surtout pour des petites mains malhabiles ! D’ailleurs, il n’est pas trop tard pour écrire sa lettre au Père Noël…

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Le chemin


Nous sommes en route sur ce chemin de l’Avent. Ce temps de l’Avent nous permet de nous préparer à la rencontre.

Ce chemin, sur lequel il nous arrive de trébucher, est-il notre destination ? Ou bien n’est-il qu’un moyen pour nous y emmener ?

Chaque chemin est personnel, nous y mettons nos forces mais aussi nos faiblesses. Parfois, les orages et les tempêtes nous bousculent, nous font perdre nos repères. Le brouillard estompe le paysage et l’on ne sait plus où aller. Et pour couronner le tout, il faut faire vite, toujours plus vite.

Pourquoi ne pas faire une halte avec moi ? Prendre le temps de planter sa tente, de se mettre à l’abri du froid et de la pluie. Faire chauffer un peu d’eau pour un petit café ou même faire réchauffer un bon petit plat, histoire de se réchauffer le coeur.

Et alors que nos mains se réchauffent sur la faïence de la tasse, profiter de cette pause pour ouvrir nos yeux et découvrir ce que le monde recèle de beauté. S’émerveiller devant un petit moineau qui pépie gaiement après avoir trouvé une miette de notre pain, devant ce rayon de soleil qui transperce les nuages.

Voilà un peu de joie retrouvée ! Ouvrons nos yeux, ceux du coeur, et ouvrons nos mains vers l’autre juste pour une pause ou juste comme ça, pour le plaisir.

Venez, il reste de la place, et tout plein de tasses bien chaudes ! Et alors nous pourrons reprendre la route ensemble pour y faire la rencontre la plus importante de notre vie : nous-même !

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