Les Siamoises de Belleville


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« J’ai une déclaration à vous faire, indiqua gravement Edgar, dans son plus soyeux costume roux, brossé avec le plus grand soin pour la circonstance. J’ai une déclaration difficile à vous faire, sans doute la plus compliquée que je n’ai jamais eu à faire jusqu’ici. Je n’ai guère l’habitude des mots.  

Vous avez beau vous-même vous gausser gentiment de moi, en faisant patte de velours, de ma bonne éducation, de ma délicatesse d’un autre temps comme vous vous plaisez à me le répéter, bref de ma maladresse, de ma timidité sans doute, de ma naïveté congénitale peut-être ; mais  ce que j’ai à vous avouer ne saurait être différé davantage. Me voici au pied du mur et de la gouttière. » 

 

Son auditoire cacha à peine sa surprise. Avec lui, on pouvait s’attendre à tout. Edgar était décidément trop chou à force d’hésitations protocolaires, de tergiversations à répétitions, d’atermoiements et de bienséance surannée. Et d’ouvrir des quinquets comme des soucoupes , de pointer les oreilles comme des radars espions pour ne pas perdre une miette après ce préambule alambiqué.  

 

« Vous n’ignorez pas combien notre rencontre fut accidentelle, imprévisible, improbable même. Jamais je n’ai imaginé rencontrer des êtres comme vous. Mon monde est délicieusement casanier, sédentaire comme si le summum de l’existence consistait à ronronner au coin d’un doux foyer. Votre monde à vous n’est qu’aventure, courses folles, vadrouilles. Mais ce soir-là, allez savoir pourquoi, je n’avais pas envie de dormir et j’allais contempler philosophiquement la lune  bosse sur la terrasse. C’est alors que je vis passer votre ombre, que je la vis glisser comme Fantômette, sans un bruit, sans même un frémissement, entre chien et loup. 

 

Tout aurait pu en rester là. Tout aurait dû en rester là.

à suivre…

Ecrit par Maître Renard et Mariessourire

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la photo du jour : le vieux bateau


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C’était un bateau abandonné, il était seul, il était vieux, il était en mauvais état. Il se plaignait beaucoup : de son bois qui craquait quand la marée montait, de la houle, du vent,… Tout était prétexte à se plaindre.

Mais voilà qu’un jour, un petit garçon, Tomas, vint jusqu’à lui. La bateau ne souffla mot, tout juste s’il a gémi quand il est monté dans la cabine. Et voilà l’enfant qui se met à la barre, s’imaginant pirate corsaire dans les hautes mers, ou encore affrontant la plus grande tempête jamais existée dans ce monde, se prenant pour le meilleur marin qui existait sur terre.

Tomas revint toutes les semaines, le mercredi après-midi. Le vieux bateau se sentait rajeunir. Il vivait avec l’enfant toutes les belles histoires qu’il inventait, se prenait au jeu quand il barrait “à bâbord toute”, se penchant pour créer l’illusion qu’il voguait encore. Le vieux bateau se surprit à attendre son capitaine courageux, comme il le surnommait.

Mais un jour, Tomas ne vint pas. De nombreuses semaines passèrent sans qu’il eut l’occasion de vivre de nouvelles histoires trépidantes. Le soleil était de plomb, la chaleur étouffante. Le vieux bateau se mit à se languir, si fort que quelques planches s’écartèrent et qu’il commença à prendre l’eau. Pas beaucoup, au début, ce ne fut que quelques gouttes, puis, avec le temps, les gouttes se firent plus grosses, et encore plus grosses. Le vieux bateau avait cessé de compter les jours. Tomas ne reviendrait plus jouer dans ses entrailles. Quel vieux fou avait-il été de croire qu’il pouvait encore se rendre utile !

Quelques années plus tard, un jeune homme brun aux yeux bleus, en tenue de marin, s’approcha l’air ému du vieux bateau. Il passa sa main sur son flanc avec tendresse. Il fit tout le tour du bateau et vit l’état de délabrement dans lequel il était. Il tapota le vieux bateau et lui dit tout bas : “je vais revenir, mon ami, je ne te laisse pas tomber !”

Deux jours plus tard, il vint avec une remorque, le sortit de l’eau et lui redonna une nouvelle jeunesse. De blanc et de bleu repeint, il se dresse fièrement à présent, bravant avec courage les forts vents comme les doux clapotis. Son capitaine est un maître attentionné, son nom est… Oui, vous l’avez deviné, son nom est Tomas.

Ophélie et elle


Elle arrive, plus ou moins à l’heure. Elle est déçue… Elle comptait sur Ophélie, mais cette dernière s’est défilée ; elle a failli dire « presque comme à son habitude ». Elle est déçue non pas d’Ophélie, mais d’elle-même, car elle a cru en l’amitié possible avec Ophélie.

Elle ouvre la porte du café, commande une noisette, petite, et s’installe près de la vitrine pour observer la rue, les gens, la vie. Ça fait mal, une trahison, bien plus mal quand il s’agit d’une amitié trahie. Mais là, la vraie question, c’était : “Ophélie est-elle une véritable amie ?”

Sur quoi base-t-on une amitié ? Sur des affinités ? Sur des fous rires ? Sur un soutien, une épaule offerte ?

Sur quoi ? Pourquoi s’est-elle encore trompée ?

Tant qu’elle ne vivait pas trop loin, tout semblait si idéal, un café par ci, une balade et des fous rires par là. C’était la vie, la belle vie ! Les confidences pointaient leur nez de manière si normale, si évidente. Alors elle l’a crue, elle s’est dit qu’enfin elle avait trouvé ce que c’était que l’amitié.

Oui, dans amitié, il y a la rencontre de deux âmes, une rencontre bien plus forte que celle qu’on peut connaître dans l’amour.

Mais voilà qu’une rupture amoureuse et un changement de région plus tard, tout est si différent. Les appels téléphoniques quotidiens voire bi-quotidiens s’estompent au fil du temps. Il peut se passer plusieurs semaines avant d’avoir des nouvelles. Cinq ans qu’elle est partie, cinq ans d’une autre vie dont Ophélie ne fait plus pas vraiment partie.

Les confidences se sont taries, ne restent plus que les conversations au sujet des enfants et du beau temps. Ça remplit le temps, ça remplit l’espace le temps d’une poignée de minutes, et puis le silence et la vie qui nous rappelle dans notre espace d’aujourd’hui. Ça fait combien de temps qu’elles ne se sont pas vues ? Combien de temps qu’elles n’ont pas pris un café ensemble ?

Elle croyait que l’amitié véritable ne s’occupait pas de la distance, qu’un océan pouvait séparer deux âmes amies, mais dans les faits, il semblerait bien que non.

Il y a sans aucun doute des amitiés plus ou moins longues, c’est la séparation pas vraiment terminée qui est douloureuse. C’est en cela qu’elle se sent trahie.

Une larme se fait jour mais elle l’empêche de couler. Elle avale d’un trait sa petite noisette, met la monnaie sur la soucoupe et sort.

Aujourd’hui, elle a choisi : Ophélie ne fait plus partie de sa vie. Reste à savoir comment trouver une autre âme avec qui faire un bout de chemin, parce que c’est difficile de la trouver, parce qu’elle vieillit et qu’elle ne veut plus souffrir, parce qu’elle a un peu de mal à croire en l’espèce humaine…

Mais elle ne peut s’empêcher de vous poser une question :

C’est quoi, pour vous, une amie ?

Ophélie c’est n’importe qui ; Elle, ce n’est pas moi ; mais elle veut savoir ; dites-moi, je lui transmettrai.

Les soldes !


Les soldes !!! Faut que je vous raconte… Arrivée à 7h30 tapantes devant le magasin, pour une ouverture prévue à 9h00, déjà, faut être un peu dingue pour faire un truc pareil !

Il pleut, il fait froid, et surtout il fait foule !! Valou et moi ne sommes pas du tout les premières arrivées ! Résultat, on n’est même pas devant la porte d’entrée, il y a déjà deux rangs de personne devant nous…

8h45, la foule nous écrase, piétine… Elle gronde, elle râle… mais les portes ne s’ouvrent toujours pas ! Derrière, entre deux têtes, j’aperçois des vendeuses qui s’affairent, passent en revue une fois encore leurs rayons, et qui nous observent avec un air parfois apeuré, mais souvent amusé !

8h57… L’impatience a pris d’assaut la foule qui nous pousse vers les portes. J’ai entendu une jeune fille crier puis la foule s’est légèrement écartée : la jeune fille était tombée dans les pommes…

9h00 ! Enfin ! Et bien non, les portes ne s’ouvrent pas ! Les vendeuses et nous n’avons pas la même heure … On entend une ambulance arriver. Manifestement, les portes ne s’ouvriront pas tant que l’ambulance sera là.

9h15, ça y est, les portes se sont ouvertes. Heureusement car je n’aurai pas tenu une seconde de plus ! Et dans un rugissement, la foule s’est mise à courir vers le magasin. Emportée par le mouvement, je me retrouve au rayon des petites culottes quand je voulais être à celui des manteaux ! Je me fraye un chemin, j’ai perdu Valou, mais tant pis, on se retrouvera à l’extérieur.

Enfin, j’arrive au bon rayon, je trouve un manteau qui me plait mais je n’ai pas le temps d’étendre ma main vers lui que je le vois s’envoler, une autre a été plus rapide que moi ! Je refais une tentative, et là, je le tiens. Mais une autre main, sublime et manucurée, essaie de se l’approprier… Ah non, je ne me ferai pas avoir une deuxième fois ! Je tire sur la manche, l’autre main aussi… Moralité, en guise de manteau, je tiens une manche toute déchirée…

Là, j’abandonne… Je n’avais déjà pas envie de faire les soldes, mais là, trop c’est trop, sans compter le nombre de fois où l’on m’a marché dessus, bousculé,… Je n’en peux plus ! J’ai besoin d’un bol d’air..

Et là, une voix malicieuse a surgi au fond de moi : et si tu te servais de la magie ?

Ah oui, quelle excellente idée ! Faire de la magie devant des milliers de personnes pour un pauvre manteau qui n’existe déjà plus dans ma taille… Allez je sors !

Un texto à Valou pour la prévenir, et me voilà dehors, au bon air (pollué de la ville), soulagée. Deux heures plus tard, ma petite Valou me retrouve au café d’en face, les bras chargés de sacs, et l’air ravi ! Elle a fait d’excellentes affaires me dit-elle… C’est là que j’aperçois la sublime main manucurée au bout de son bras… Grrr elle ne pouvait pas me laisser mon manteau plutôt que de le déchirer ? Quand je le lui dis, elle ne peut s’empêcher de rire : ah bon, c’était toi ?

Je ne suis pas prête de me relancer dans une telle aventure, je préfère mille fois affronter un dragon fumant, je vous le dis !!

Bien sûr, je reste sur mes gardes, car …


“Bien sûr, je reste sur mes gardes, car …”

Et bien voilà que je ne peux plus écrire maintenant ! J’ai essayé tous les crayons que j’avais à la maison, mais tous étaient vides ! Un truc incroyable ! Je vais finir par croire que j’ai le mauvais œil !!!

Le chat miaule d’un air contrarié tandis qu’Elle secoue ses branches dans tous les sens ! Pardon, j’avais oublié… Il ne faut jamais dire son nom ou l’invoquer sous peine de le voir soit vraiment arriver, soit taper l’incruste, et si on sait quand il arrive, on ne sait pas quand il repart… Purée la poisse !

Non je ne jetterai pas une poignée de sel par-dessus mon épaule gauche : soyons claire, je suis sorcière, pas superstitieuse ! Cela ne rimerait à rien ! Quand je pense que je dois passer la journée dehors, loin de mon petit cocon douillet…

Pourquoi a-t-il fallu que ma meilleure amie veuille faire sa journée shopping aujourd’hui ? Oui, les soldes ont bon dos ! D’autant plus que je n’ai aucune envie d’aller dépenser des sous dans des chiffons que je ne mettrai jamais de toute façon !

La sonnette de la porte retentit, c’est Valou ! Allez, courage, je me jette à l’eau, je lui ouvre et me veux prête à affronter la bataille féroce des soldeuses à tout prix !

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Et toujours le début de l’histoire ICI

Hier a été une drôle de journée


Hier a été vraiment une drôle de journée. Mais heureusement, même si je reste méfiante, je me suis réconciliée avec Lui. Après tout, si ça se trouve, c’est parce que ça fait longtemps qu’il était parti et qu’on a tous les deux un peu de mal à retrouver nos marques que ça se passe si bizarrement entre nous.

Ne dit-on pas d’ailleurs que l’absence avive le véritable amour alors qu’il éteint ce petit feu qu’on croyait si grand ? J’avoue que je suis un peu perdue en ce moment. Je suis remontée dans le grenier, et il ressemblait au grenier d’avant, sans grimoire ni berceau ! Le chat ne m’a pas suivi, préférant se prélasser sous un rayon de soleil dehors.

Je n’ai pas eu le temps d’élucider le parchemin, et aujourd’hui, cela me parait bien compromis ! Tu sais, mon cher journal, la vie d’une sorcière a toujours été délicate pour ne pas dire difficile ! Tatie Muguette a parlé de mon enveloppe corporelle comme si elle s’était effacée avec la révélation de ce que je suis en réalité, mais en fait, je suis toujours dedans ! Cela n’était pas prévu, je devais retrouver tous mes moyens et c’est loin d’être le cas. Je ne sens pas dans mes paumes le pouvoir de la magie, je ne le ressens pas non plus ni dans mes yeux, ni dans mes oreilles, et j’avoue que cela me manque. Et surtout cela me permettrait de savoir qui est l’Homme ? Le dangereux Loup Bleu ou juste un humain tout ce qu’il y a de plus normal ?

D’ailleurs, l’Homme est rentré hier d’humeur maussade, mais heureusement, un bon petit repas à chandelles l’attendait, et puis le chat s’est frotté à ses jambes tout en inspectant son pantalon. Il a fini par se détendre complètement, et j’ai retrouvé Celui que j’aime éperdument, attentionné, rieur, câlin… Une vraie bonne soirée !

Bien sûr, je reste sur mes gardes, car …

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Et toujours le début de l’histoire ICI

C’est celle de… Non ?


C’est celle de… Non ? Ce n’est pas possible ? Comment… Mais… La sonnerie se fait insistante, je n’ai pas d’autre choix que de répondre pour être sûre de ce que je vois.

“Allo ? dis-je d’une voix un peu méfiante,

– Ah quand même, j’ai bien cru que tu ne décrocherais pas, kyttounette ! dit une voix connue et joyeuse

– C’est… c’est bien toi, ma tante ? demandé-je d’une voix hésitante tout en me disant qu’il n’y avait qu’une seule personne à m’appeler ainsi : tante Muguette… celle dont j’ai hérité !

– Oui ! Qui veux-tu que ce soit d’autre ?? répond-elle, amusée. Ce n’est pas parce que je suis morte depuis sept mois que je ne peux pas te parler ! Je crois que tu as trouvé le grimoire ?

– Oui, Tatie ! Je l’ai trouvé dans le grenier, et depuis il m’arrive toutes sortes d’aventures, pas très drôles… Et… Surtout, je me souviens…

– C’est une bonne chose, et si tu te souvenais correctement, tu n’aurais pas dû être surprise par mon appel, c’était convenu que nous restions toujours en contact quoiqu’il arrive… J’aime beaucoup les téléphones portables que les humains ont inventé ! Je crois tout de même que ton enveloppe de mortelle a dû te corrompre un peu plus que je ne l’imaginais… Je viens te renouveler les mises en garde que j’avais proféré il y 707 mois, prends bien soin d’Elle, et de ton familier, ils ont grand besoin de toi, autant qu’ils te protègent. As-tu commencé à chercher d’où venait la menace ? Ah… Attends une seconde, On me parle…

Tu es toujours là ? me demande-t-elle,

– Oui, je t’écoute !

– Je suis chargée de te dire que la toile s’était ouverte il y a peu, que toutes sortes de messagers sont passés de l’autre côté, et qu’ils ne nous sont pas favorables… Tu pourras les reconnaître à leur signe distinctif… crrrzzz… et elle est de couleur… crrezezchh… tu as bien compris ?

– Non, Tatie, la ligne est mauvaise, ça crépite partout… dis-je d’une voix angoissée, peux-tu me répéter le signe distinctif et…”

tut-tuuuut-tut-tuuuut

La ligne est coupée ! Maudit soit ces foutus téléphones jamais fiables quand on en a besoin !! Ainsi donc la toile s’est ouverte. Les choses se compliquent d’heure en heure ! Je sors dehors respirer un peu d’air frais, histoire de me changer les idées. Je m’approche de mon arbre, Elle m’appelle d’ailleurs.

Je pose ma main sur son tronc et j’entends son message aussi distinctement que si Elle était en face de moi. Sa voix est douce et mélodieuse.

“Mariessourire ? Sais-tu ce que ton Homme vient de me faire ? dit-elle d’une voix indignée, il vient de me pisser dessus !”

Quoi ? Il ne pouvait pas lui faire pire outrage… sauf s’il ne sait pas, s’il ne sait rien, si… je me suis trompée… Que donnerai-je pour ne pas avoir trouvé le grimoire et retrouvé la mémoire ! En se soulageant sur elle, Il lui a manifesté son pouvoir sur Elle et cherché à la contraindre par l’humiliation. Si Elle n’avait pas autant de pouvoirs, Elle aurait été obligée de se soumettre, même si Elle m’a juré fidélité par-delà les âges. Il ne faut pas oublier qu’Elle a été son épouse avant d’être ma protectrice quand ils se sont séparés… Si toutefois, je me répète, c’est bien Lui ! Et pour l’instant, tout me porte à y croire. Je vais prendre cela pour un avertissement. Je n’aime pas ce qui se passe avec Lui depuis qu’Il est revenu.

Je n’aime pas du tout ce qui se passe tout court. Le téléphone vibre, c’est un texto de Tatie Muguette :

“tt va bi1, mé rapL pa, danG”. Danger ? Comme si je n’avais pas remarqué !

 

Le début de l’histoire se trouve ICI.

Le vieux parchemin roulé


Alors que je cherche dans l’armoire ce que je pourrais bien mettre comme habits, dans la pile des pulls, je sens un papier roulé sur lui-même… Je l’attrape, et le déroule : c’est un vieux parchemin. Comment a-t-il pu arriver dans mon armoire ? Décidément, je vais de surprise en surprise en ce moment !

Ce qui est encore plus étonnant, c’est que le parchemin est vierge ! Il n’y a rien d’écrit, rien de dessiné, rien de rien ! Ce n’est qu’une vieille feuille de papier… Le mystère s’épaissit… Je me rappelle alors qu’à l’époque des sorcières brûlées sur un bûcher, il était vital que l’on puisse communiquer en laissant le secret entier. Et l’un des moyens utilisés étaient d’écrire avec un jus de citron, et l’on pouvait découvrir ce qui était écrit en passant le papier au-dessus d’une bougie allumée.

Je me demande si la lumière de la lampe de chevet pourrait suffire ? J’allume et au moment où je mets le parchemin au-dessus de la source d’éclairage, j’entends un véritable raffut dans la maison ! Tant pis pour le secret, je replie le parchemin en me promettant de revenir au plus tôt le lire, et le range au même endroit où je l’ai trouvé.

Je mets le premier pull qui me tombe sous la main, un jean’s et je sors voir ce qui se passe. Dans le salon, j’entends le bruit d’une course, des chaises qui tombent, et l’Homme qui râle, qui tempête, qui est littéralement hors de lui ! J’arrive et je vois le désastre : le salon est sens dessus-dessous et l’Homme est face à mon chat qui lui crache dessus et le menace sévèrement d’une bonne leçon, à moins que ce ne soit le contraire ?

Je toussote et Il sursaute, tout surpris ! Il lève les yeux et, à nouveau, je capte un éclat métallique, cette fois un peu grenat, dans ses yeux bleus dorés…

“Mais que se passe-t-il ici ? demandé-je, à la fois agacée et un peu inquiète.

– C’est ton chat, éructe l’Homme, ton foutu chat qui n’a rien trouvé de mieux que venir chiper la brioche sur la table ! C’est un vulgaire voleur, tu l’éduques vraiment très mal, et je vais y remédier, crois-moi !

– Mon chat, un voleur ? Je ne peux pas le croire ! Jamais il n’a fait ça ! Depuis que tu es ici, il a un drôle de comportement, je dois bien l’admettre, dis-je doucement pour apaiser la tension qui L’anime, ce doit juste être une crise de jalousie, c’est un mâle lui aussi ! Et ça fait si longtemps que tu es parti… Ce n’est pas un reproche (quoique, pensé-je), mais il faut lui laisser le temps de s’adapter à toi !

– S’adapter quand il vole la nourriture ? rugit l’Homme, tu plaisantes ou quoi ? Je te préviens, s’il recommence, il aura un bon coup de pied là où je pense, et il ne rentrera pas à la maison !! Crois-moi, là, je suis très très sérieux !

– Ok, ok, message entendu cinq sur cinq, mais crier n’arrangera rien du tout, je pense que ce serait bien que tu lui donnes un peu de temps, et je suis sûre que ça ira bien mieux dans quelques jours. D’ailleurs, j’ai du Féliway, je vais en mettre dans la maison, tu verras, il va se calmer…” lui dis-je calmement, tout en pensant que si je devais choisir, là, à cet instant, ce n’est très certainement pas le chat qui irait dehors…

C’est alors que le chat se met entre l’Homme et moi, la queue fouettant sauvagement l’air. Il est mon familier, et c’est à ce moment que je me rends compte à quel point le mot est juste : fami-lle et lier = lié à la famille, ce qui donne familier…

Je me penche pour le caresser, le chat me donne un coup de tête et se met à ronronner. L’Homme, vexé, sort dehors en claquant la porte. J’ai le choix : ou je sors le rejoindre, ou je monte dans ma chambre lire le parchemin.

Je me décide pour le parchemin quand mon téléphone portable se met à vibrer avant d’entamer une jolie mélodie, mais qui n’est pas celle que j’utilise habituellement. C’est celle de… Non ? Ce n’est pas possible ? Comment… Mais…

Il vous manque le début de l’histoire ? Ce n’est pas grave, vous le trouverez ici !

La suite de mon grenier est arrivée !


Vous avez peut-être remarqué que les pages de ce blog bougent… C’est normal, c’est une nouvelle année, le blog avait besoin d’être aéré, secoué ! Soyez curieux, promenez-vous, peut-être découvrirez-vous une nouveauté aujourd’hui, demain,…

Vous avez aussi sans doute attendu un nouvel épisode hier, qui n’est pas arrivé… J’en suis désolée ! Le temps a joué contre moi, et j’ai perdu !! rires

Mais tout n’est pas perdu ! Car ça y est, la suite de mon grenier, mon chat, mon arbre et moi est arrivée !! En voici un extrait :

“Il me propose une brioche, je mords dedans avec volupté. Alors que je me fais la réflexion que les aventures des quatre éléments ne sont sûrement pas là par hasard mais que j’y penserai plus tard – étant accaparée par Lui, l’Homme – le chat se plante à côté de ma chaise, miaule pour attirer mon attention et me regarde avec insistance… Qu’est-ce qui lui arrive encore ? Il veut une bouchée de ma brioche ? Quel gourmand !

Je regarde amoureusement les yeux de l’Homme et à ce moment-là je capte un éclat métallique dans le bleu doré de ses prunelles. Le chat saute sur mes genoux avec un miaulement aigu et désespéré, et frappe avec force de sa patte gauche le morceau de brioche que je tiens dans ma main. Surprise par la réaction du chat, je laisse tomber par-terre la brioche. A ce moment-là, Lui, l’Homme, a un geste agacé et, dans ses yeux, passe une frustration le temps d’un éclair. Le doute m’envahit d’un coup… La prophétie…

D’un geste, je me mets debout, faisant tomber le chat qui ronronne comme un moteur diésel. Ma chaise tombe dans un craquement sinistre. Je ne peux m’empêcher de recracher le morceau de brioche encore dans ma bouche.

“Qu’as-tu fait ?” lui demandé-je sur un ton autoritaire. Ma voix…”

Vous avez envie de lire la suite ? Vous la trouverez ICI ! Bonne lecture !

Je ferme les yeux, ouvre la bouche, et avale…


Je ferme les yeux. Il me semble entendre un rire sardonique dans ce grand bleu si sombre… J’ouvre grand la bouche, j’ai besoin de respirer ! J’avale… une grande bouffée d’air…  A ma plus grande surprise ! Je regarde vers le fond de mon grenier et je Le trouve, Lui, debout, tout à fait amusé de ma tête piteuse…

J’ai froid… C’est normal, je suis toute mouillée !

Mouillée ? Dans mon grenier ?? Et mes chaussons, disparus ! Je dégouline, Il rit de ma mine décomposée… Je L’envoie chercher une serviette ; je ne peux descendre les escaliers en bois dans cet état. Je vais glisser, tomber, me rompre le cou… Et là, j’ai un peu ma dose d’évènements contraires à ma vie !

Je me lève, les jambes un peu vacillantes. Quelque chose de froid touche ma cuisse. C’est mon épée… Je ne comprends pas grand chose. Je suis dans mon grenier, ça, c’est la réalité. Je dirais même que je ne l’ai pas quitté… Et pourtant je suis trempée comme une souche et suis pieds nus… et je porte une épée ! Elle est magnifique, toute argentée… avec un éclat grenat, assez étrange ! Peut-être a-t-elle un rapport avec mon grimoire ?

Mon grimoire enchanté ! Où est-il ? Je ne le vois plus ! Je cherche le berceau, mais même lui semble s’être évaporé… Reste le chat, qui a ses yeux de hibou, et qui se lèche, se lèche… A nouveau, j’entends la voix chantante : “Tu t’en es bien sortie, ma fille ! La prochaine fois, ça ira encore mieux !”.

La prochaine fois ? Ah non alors, hors de question ! Mais la voix chantante rit et son rire ressemble à une cascade d’eau fraiche. Je sais maintenant à qui cette voix appartient : à mon vieux chêne ! Elle était avec moi pendant tout le temps de cette aventure. Je n’ai donc pas rêvé… Il n’empêche qu’il reste un mystère : pourquoi mon grimoire a-t-il disparu ? A qui appartenait ce rire sardonique ? Pourquoi était-Il là à mon retour dans le grenier avec cet air amusé ?

Le voilà justement qui arrive avec un peignoir et des chaussons secs, moelleux, chauds, confortables… Mmm que j’aime ça ! Que je L’aime, Lui ! Je m’emmitoufle avec plaisir, serrant contre ma gorge la douceur de l’éponge du peignoir. Il m’attire à Lui, me vole un baiser, puis nous descendons dans l’espace vie de ma petite maison-champignon, comme Il l’appelle. Pendant que je me change, Il me prépare un chocolat chaud. Quel amour que cet homme-là !

Maintenant que j’y réfléchis, je remarque une chose qui aurait dû me sauter aux yeux. D’abord, il y a eu la tempête et l’oiseau. C’était l’Air. Puis est venu le dragon cracheur de feu. Le Feu. Ensuite, un sable mouvant. La Terre. Et pour finir, la mer. L’Eau. A chaque combat correspondait un des quatre éléments.

Il me propose une brioche, je mords dedans avec volupté. Je réfléchirai à tout ça demain… Peut-être… J’ai là des choses plus importantes à faire. Enfin juste une !

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