C’était un bateau abandonné, il était seul, il était vieux, il était en mauvais état. Il se plaignait beaucoup : de son bois qui craquait quand la marée montait, de la houle, du vent,… Tout était prétexte à se plaindre.
Mais voilà qu’un jour, un petit garçon, Tomas, vint jusqu’à lui. La bateau ne souffla mot, tout juste s’il a gémi quand il est monté dans la cabine. Et voilà l’enfant qui se met à la barre, s’imaginant pirate corsaire dans les hautes mers, ou encore affrontant la plus grande tempête jamais existée dans ce monde, se prenant pour le meilleur marin qui existait sur terre.
Tomas revint toutes les semaines, le mercredi après-midi. Le vieux bateau se sentait rajeunir. Il vivait avec l’enfant toutes les belles histoires qu’il inventait, se prenait au jeu quand il barrait “à bâbord toute”, se penchant pour créer l’illusion qu’il voguait encore. Le vieux bateau se surprit à attendre son capitaine courageux, comme il le surnommait.
Mais un jour, Tomas ne vint pas. De nombreuses semaines passèrent sans qu’il eut l’occasion de vivre de nouvelles histoires trépidantes. Le soleil était de plomb, la chaleur étouffante. Le vieux bateau se mit à se languir, si fort que quelques planches s’écartèrent et qu’il commença à prendre l’eau. Pas beaucoup, au début, ce ne fut que quelques gouttes, puis, avec le temps, les gouttes se firent plus grosses, et encore plus grosses. Le vieux bateau avait cessé de compter les jours. Tomas ne reviendrait plus jouer dans ses entrailles. Quel vieux fou avait-il été de croire qu’il pouvait encore se rendre utile !
Quelques années plus tard, un jeune homme brun aux yeux bleus, en tenue de marin, s’approcha l’air ému du vieux bateau. Il passa sa main sur son flanc avec tendresse. Il fit tout le tour du bateau et vit l’état de délabrement dans lequel il était. Il tapota le vieux bateau et lui dit tout bas : “je vais revenir, mon ami, je ne te laisse pas tomber !”
Deux jours plus tard, il vint avec une remorque, le sortit de l’eau et lui redonna une nouvelle jeunesse. De blanc et de bleu repeint, il se dresse fièrement à présent, bravant avec courage les forts vents comme les doux clapotis. Son capitaine est un maître attentionné, son nom est… Oui, vous l’avez deviné, son nom est Tomas.
Juin 14, 2012 @ 16:36:53
Super !
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Juin 14, 2012 @ 22:11:57
merci ! sourire
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Juin 14, 2012 @ 22:35:11
😀
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Juin 14, 2012 @ 23:11:35
😀
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Juin 14, 2012 @ 22:44:39
Comme elle est émouvante ton histoire, Marie.
Bien belle et si bien contée avec une impression de vécu intense.
Tendre et généreuse initiative , de ce merveilleux Tomas, envers son vieux compagnon de jeux.
Bravo !
Big bisous.
Ps :
Psst ! je voulais te dire…
Le beau-paon- bleu -inconnu vient toujours me rendre visite, il a pris ses habitudes, son bout de madeleine, quelques cerises, et repart vers d’autres lieux…lol…Hier, il draguait éhontément ma maman huppe qui a des petits dans mon jardin. Il lui montrait ses belles plumes (un peu courtes, car il mue en ce moment). Il les a relevées, majestueusement… mais elle l’a snobé…hé oui, ça arrive !…il s’est pris un rateau mon beau volatile mais s’est rattrappé sur les morceaux de madeleine avant de prendre son envol en poussant son formidable « koo-koo-koo » et en disparaissant parmi les grand pins du fond de mon jardin.
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Juin 14, 2012 @ 23:16:41
merci tout plein, ma douce Marie-Ange, tu sais que c’est encore une invention de ma part
pov beau-paon-bleu-inconnu ! une déception à ajouter à son look un peu … dépenaillé
j’ai imaginé la scène et j’ai ri toute seule devant mon pc ! sûre que Fiston Chéri a dû se poser des questions ! faut dire, tu as un vrai don pour raconter les anecdotes
quelle chance as-tu d’avoir tous ces animaux dans ton jardin ! comment va ta meute ?
je te fais de grosses bises !
belle et douce nuit à toi, fais de beaux rêves
tu as ta place dans mon coeur, tu sais
mille bises d’amitié
sourire
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