Dieu ce qu’elle est belle ainsi, à contre-jour, la main posée sur son petit ventre tout rond… Jamais je n’aurai pu imaginer que ma vie changerait à ce point… Rien qu’à l’idée de tout ce que j’aurai pu ne jamais connaître, tout ce que j’ai failli gâcher !
Elle se retourne vers moi et me sourit avec tendresse, puis passe près de moi, m’effleurant avec légèreté. Je la regarde marcher, une main derrière son dos. Bientôt, ce petit bout de chou sera là, espérance d’une vie nouvelle à trois.
Capucine me demande ce à quoi je pense, je souris en lui répondant à elle bien entendu. C’est comme un code entre nous, surtout depuis cette histoire d’amnésie, le tribunal. Tout ça est derrière nous à présent.
Je me souviens encore de sa présence le jour où je devais témoigner de ce que j’avais vu, présence rassurante et encourageante. Ça n’a pas été facile. Le regarder dans les yeux, voir son regard chargé de tristesse et de compréhension, et toujours ce regard porté vers Sabine…
Je me souviens de cette mise à l’écart le jour de mon témoignage, le nombre incalculable de pas que j’ai pu faire dans cette petite salle qu’ils nommaient chambre près de la salle d’audience. Je n’arrivais pas à rester assis, j’étais vraiment nerveux. Pour la première fois de ma vie, j’allais entrer dans un tribunal pour dire ce que j’avais vu et entendu. D’autres témoins étaient là, tous autant stressés que moi, certains plus calmes que d’autres. Je me souviens de ce silence qui nous habitaient tous, même si nous n’étions pas convoqués, semble-t-il, pour la même affaire. La porte s’ouvrit : « ça va être à vous, Monsieur Dupin ! ».
Je me suis levé, avec beaucoup de solennité, et ai attendu que la deuxième porte, celle du tribunal s’ouvre. Le président m’a appelé à la barre et m’a demandé de prêter serment, c’est-à-dire « de parler sans crainte et sans haine, et de dire toute la vérité, rien que la vérité », ce que j’ai fait en levant la main droite. En face de moi, se trouvaient le président et les jurés. A ma gauche, le procureur, et à ma droite, l’avocat de la défense. L’audience était publique et je sentais sur ma nuque les regards de toutes les personnes assises qui assistaient au procès de mon ancien patron, Pierre SIMON, le mari de Sabine.
« Monsieur Nathan DUPIN, pouvez-vous me dire ce dont vous avez été témoin dans cette affaire ?
– C’était le soir du 14 février 2008, un jeudi. Il devait être environ 18h30. C’était à Paris Je venais de terminer mon travail, celui que Pierre, je veux dire Monsieur Simon, m’avait demandé de faire. Je me rendais à mon appartement, mais avant de prendre le métro, j’ai voulu me détendre un peu et j’ai flâné. Je suis alors arrivé au niveau de la place Vendôme. Comme je suis célibataire, personne ne m’attendait à la maison, je pouvais prendre le temps de me promener avant de rentrer. Comme cela m’arrivait parfois, j’ai regardé en direction de l’hôtel « Le Ritz ». La porte d’entrée de cet hôtel s’est ouverte sur une jolie femme portant une mini-jupe et des talons hauts. Elle riait aux propos de l’homme qui le suivait. Cet homme, c’est Pierre, mon patron, mais la jeune femme à son bras n’était pas sa femme… Je ne l’avais jamais vue auparavant ! Sur le trottoir, ils se sont embrassés langoureusement. Puis, Pierre a manifestement proposé à la victime, cette jeune femme, de repartir avec lui puisqu’il lui montrait sa voiture garée tout près. Elle a refusé avec le sourire, puis plus fermement. C’est alors qu’ils se sont disputés. Il faisait de grands gestes, elle disait non avec tout son corps, le tapant même sur le bras avec son sac à main. Puis elle est partie à toute allure dans une rue voisine. Pierre, voyant qu’elle lui échappait, est monté dans sa voiture, a démarré en faisant rugir sa voiture, et a pris la même route qu’elle. Voilà tout ce que j’ai vu, Monsieur le Président.
– Monsieur Dupin, pouvez-vous me dire si l’homme que vous avez vu est présent dans cette salle ?
– Oui, Monsieur le Président, il est là, répondis-je en le montrant du doigt. A ce moment-là, Pierre a baissé la tête. J’ai eu le temps de voir que ses mains tremblaient.
– Pouvez-vous également dire à la cour si la jeune femme que vous avez aperçue avec Monsieur Simon, est bien Annaline Dupuis que vous pouvez voir sur cette photo ?
– Oui, Monsieur le Président, c’est bien elle.
– Bien, la parole est au procureur. »
A partir de ce moment-là, j’ai été soumis aux flots de questions tant du procureur que de l’avocat de la défense. J’ai répondu toujours avec sincérité, mais j’éprouvais un vrai moment de honte quand il a fallu que je certifie avoir prévenu la police lorsqu’Annaline avait été découverte morte dans les bois de Boulogne, apparemment violée, lors de l’appel à témoins.
Même encore maintenant, ce sentiment n’a pas disparu. D’autant plus quand la défense a sorti son joker…
Nov 22, 2011 @ 15:59:32
… j’ai continué de lire cette merveilleuse histoire Marie-Sourire … toujours avec le plus grand intérêt tu sais … bon et bel après-midi de ce mardi pour toi en toute amitié,
Bises,
C☼lette 😀
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Nov 22, 2011 @ 18:11:06
histoire vraie ou non ? je n’ai pas bien suivi, je vois le commentaire de Collette…
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Nov 22, 2011 @ 18:15:27
non, c’est une pure fiction Mijo !
c’est la première partie de l’épilogue de nathan, capucine et les autres dans « ne lui dis jamais que… »
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Nov 23, 2011 @ 03:43:09
Lecture intéressante mais il va falloir que je lise le reste. Je suis un peu paumé là.
Bonne journée, bisous.
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Nov 24, 2011 @ 10:09:50
Je suis un peu remontée pour me remettre en mémoire l’histoire , voilà un dénouement qui s’annonce intéressant , je file lire la suite . Merci d’avoir mis un lien spécial .
Bonne journée
Bisous
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